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Archéologie des crêpes bretonnes

Certains ingrédients, en particulier des graisses, sont conservés dans les récipients de cuisine en terre cuite qu’utilisaient les hommes du Moyen Age. Le musée de l’Ancienne abbaye a lancé au mois de mars 2015 une campagne de « crowdfunding » (financement participatif) pour mener à bien des analyses sur des dépôts de ce type se trouvant sur des galettières, terrines et marmites datées des 13e-16e siècles.

Des analyses, pour quoi faire ?

Les archéologues de l’Ancienne abbaye ont découvert de grands récipients circulaires à fond plat d’environ 40 cm de diamètre, dont les plus anciens datent du 13e siècle. Les scientifiques les identifient comme des galettières qui servaient à cuire des sortes de « fars », de la même composition mais plus épais que nos crêpes modernes. Une couche noire incrustée dans la terre cuite est nettement visible sur ces récipients. Les analyses permettront de savoir s’il s’agit, comme le supposent les scientifiques, d’un revêtement anti-adhésif, sorte de « Téfal® » avant l’heure. Elles indiqueront également quelles graisses étaient utilisées pour ce « culottage » des galettières médiévales.

Les terrines et marmites portent des traces laissées par les plats qui y étaient cuisinés. L’étude permettra d’identifier le type de viandes, de graisses et de légumes que les habitants du monastère mettaient dans leurs potages à la fin du Moyen Age.

Comment ça marche ?

Le protocole retenu par le laboratoire Nicolas Garnier est la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS). Cette méthode permet de séparer les composés chimiques (chromatographie) et d’identifier ensuite les molécules en mesurant leur masse (spectrométrie de masse). Certains marqueurs chimiques, qui peuvent être identifiés par ces analyses, permettent de différencier les graisses animales des huiles végétales, de distinguer les graisses des animaux ruminants, d’identifier la présence de produits laitiers, de cire ou de résines. La température de la cuisson laisse également des traces. Si les conditions sont favorables, certaines espèces de plantes, notamment de légumes, peuvent être identifiées.

 

Ils ont participé
Les professionnels
KRAMPOUZ, leader et acteur mondial sur le marché de la crêpière depuis 1949, a décidé de participer majoritairement dans ce financement participatif pour découvrir l’éventuel ancêtre de la fameuse Billig.
CREPERIE « AU SOLEIL BRETON », Kervengard, Saint-Nic
Le laboratoire NICOLAS GARNIER, Vic-Le-Comte
Les particuliers
Joël Cam●  Elen Cariou ● Jeanne Chiron ● Jean-Marc & Véronique F. ● Blandine Forzy ● Mathieu Glaz ● Véronique Grignou ● Stéphanie Hamonet ● Thérèse Lemarchand ● Tomasz Namerla● Bernadette Petillon  - Au Soleil Breton, Crêperie de Kervengard, Saint-Nic – Pentrez ● Daniel Quilfen ● Bruno & Noëlle Ridoux ● Serge Kergoat, Président Directeur Général de la Société KRAMPOUZ ● Chantal & Hervé Monange.

Dessin : Patrick Bleau
Recherches archéologiques : Annie Bardel (CNRS) & Ronan Pérennec (Centre départemental d'archéologie - Département du Finistère)
Opération de financement participatif réalisée sur la plateforme Culture Time.